Objectifs du groupe : s’affranchir de l’indice de la Presse quotidienne régionale (PQR) définissant la progression annuelle des salaires, passant ainsi de +2% à + 0,3%, et réduire les RTT de 6 jours. Un dispositif anti « Glissement Vieillesse Technicité » ** serait également mis en oeuvre en sortant, là aussi, des accords de branche. Cet axe particulier du projet « sera grandement pénalisant pour les journalistes qui pourront perdre, lors de leurs dix premières années de carrière et par rapport à la situation actuelle, jusqu’à 17% de leurs revenus. », estiment le SNJ et le SNJ-CGT dans un communiqué du 16 octobre.
Pour justifier la nécessité de ces mesures, le groupe explique : « Nous commençons à connaître des difficultés de trésorerie qui vont aller en s’amplifiant d’ici la fin de l’année ». Un tableau noir dont les contours se précisent : « Au cours des neuf dernières années, la progression de la masse salariale s’élève à près de 13% et à plus de 33% pour le « Glissement Vieillesse Technicité » », alors que « sur la même période le chiffres d’affaires publicitaire n’a progressé que de 4,43 % » et subit une « chute vertigineuse » de celui-ci sur la presse d’annonces gratuites.
Le Comité d’entreprise méfiant
Ce « Grenelle » de La Dépêche du Midi, titre donné par la direction à cette crise financière, donne lieu à d’intenses négociations entre la direction et les partenaires sociaux depuis le début de l’été. Dernière passe d’arme, le 15 octobre. Convoqué pour donner un avis consultatif, le CE a décidé à l’unanimité de ne pas en formuler. Mais il a apporté une déclaration, là aussi unanime, et sans équivoque : ce projet « ne répond à aucune question sur les perspectives d’avenir concernant des projets industriels et éditoriaux, seuls garants de la pérennité des emplois et susceptibles de rassurer les salariés sur leur avenir et leurs métiers ».
Lundi 19 octobre, une nouvelle négociation aura lieu visant à un accord final pour la direction, qui veut la signature de l’ensemble des syndicats du groupe (SED-CGT-SILPAC, UFICT-CGT, F3C-SNE-CFDT, SPEP-CFE-CGC, SNJ-CGT et SNJ***).
Frédéric Dessort, AJT-MP
* Le groupe La Dépêche du Midi compte environ 548 salariés, dont 215 journalistes, auxquels il faut ajouter 2000 correspondants de presse
** Selon la définition de la direction, le « Glissement Vieillesse Technicité » représente l’augmentation de la masse salariale versus A-1, à effectif constant, engendrée par l’application de la somme des accords nationaux, conventionnels d’entreprise et les évolutions de qualification et promotions individuelles
*** Notons que si l’accord était acté majoritairement par les syndicats, il devrait ensuite être validé par la Direction départementale du travail.