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Résultat de notre enquête sur les pigistes toulousain.e.s au temps du Covid

publié le samedi 6 juin 2020

L’AJT-r a mené entre le 27 avril et le 29 mai 2020 une enquête anonyme dans le but de mesurer l’impact de la crise du Covid-19 sur l’activité et les conditions de travail des journalistes pigistes toulousain.e.s. 21 personnes ont répondu à nos questions via un formulaire web.

Nous en avons retiré 5 enseignements :

1. Sans surprise, la crise sanitaire a eu un impact sur l’activité des pigistes. Près de 86% des répondant.e.s ont vu le niveau de leurs commandes baisser. Pour 38% d’entre eux/elles, cette baisse représente plus de la moitié de leur activité. 14% n’ont pas constaté de changement.

2. Des pigistes à la peine. Plus de la moitié des répondant.e.s (52,4%) ont du mal à vendre leurs sujets. Ils sont près de 48% à avoir moins d’inspiration pour trouver des idées de piges. Ils sont près de 43% à trouver difficile de joindre leurs interlocuteurs pour rédiger leurs articles.

3. Face au Covid, les pigistes restent prudent.e.s. Près de 86% des pigistes ont déserté le terrain pour :

- des raisons personnelles : ils estiment que c’est « trop dangereux » ou craignent d’ « être contaminés ou contaminant », parce qu’ils n’avaient « pas de protection ».

- des raisons professionnelles :

  • certains n’ont pas besoin d’aller sur le terrain ou télétravaillent,
  • certains lieux (comme les hôpitaux) ont « interdit l’accès aux journalistes »,
  • il n’y a « pas d’actualité à couvrir » (par ex : les manifestations sportives),
  • « l’employeur ou les personnes à contacter ne le souhaitent pas »,
  • l’occasion ne s’est pas présentée,
  • « ce sont les titulaires qui vont sur le terrain »

- Ceux/celles qui sont allé.e.s sur le terrain sont des journalistes de télévision qui faisaient leur reportage en étant protégés (masque, gel...)

4. Les pigistes connaissent les principales aides pour pallier une baisse de leur activité. La quasi-totalité des répondant.e.s (95%) ont eu vent du décret qui permet de bénéficier du chômage partiel mais seuls 5 pigistes sur 21 ont pu l’intégrer. Un tiers des répondant.e.s (31,3%) juge le dispositif trop compliqué. Les autres ont estimé ne pas être éligibles, ou l’employeur n’a pas voulu mettre la mesure en place, ou ils étaient déjà au chômage, ou parce qu’ils travaillent finalement plus que d’habitude.

Près de 86% des répondant.e.s connaissent l’aide exceptionnelle d’urgence destinée aux pigistes mise en place par la mutuelle santé Audiens. Presque aucun.e des pigistes (95%) n’a sollicité cette aide. Et ceci pour plusieurs raisons : soit parce qu’ils/elles ne sont pas éligibles (58%), soit parce qu’ils/elles estiment (21%) que le dossier est trop compliqué à remplir. 10,5% prévoit de s’en occuper. (*)

5. Les pigistes sont incertain.e.s sur l’avenir de leur collaboration avec leurs employeurs. 52,4% ne savent pas si leurs employeurs envisagent de remettre en cause leur collaboration. 38,1% estiment que la crise sanitaire ne changera rien à leur relation.

Corinne Dillenseger

(*) Article modifié le 9 juin. Contrairement à ce que nous avons écrit, il n’est pas nécessaire d’être adhérent à la mutuelle Audiens pour avoir accès à l’aide de son fonds exceptionnel

Vous pouvez aussi lire notre synthèse Powerpoint

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