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Entrer dans la presse sous le signe de la pandémie

publié le jeudi 7 mai 2020

Rarement le monde de la presse aura été autant verrouillé, replié sur lui-même et incertain. Comment les futurs journalistes envisagent-il leur entrée dans la profession, que ce soit pour un poste, un stage ou une alternance ? Trois d’entre eux ont accepté de partager leurs inquiétudes pour une profession qui les attire toujours autant.

Claire Eskerley, élève à l’EJT (Ecole de journalisme de Toulouse)

Cette pandémie est une vraie catastrophe à tous les niveaux... personnellement elle m’a fait déjà perdre un stage. Et elle menace de me faire perdre ceux de cet été. Et on le sait, chaque stage est précieux... Si tout se passe bien, je devrais quand même pouvoir faire mes stages. J’en ai un à Paris de mi mai à fin juin. Si je ne peux pas m’y rendre je pourrai le faire en visio mais ce n’est vraiment pas l’idéal. Enfin, j’en ai un second en juillet qui ne peut absolument pas se faire à distance. Mais j’espère que d’ici là, la situation sera revenue à la normale. Je poursuis ma formation en télétravail. Je vais néanmoins être obligée de rattraper des semaines de cours l’année prochaine. Encore une fois, cela va impacter mes stages car ce rattrapage se fera sur le temps libre normalement dédié aux stages de fin d’étude et à la préparation de prix et de bourses, importants pour l’insertion professionnelle. Je garde toutefois ma motivation. D’autres sont dans des situations encore plus graves. J’ai peur que la crise ne se poursuive plus longtemps ou qu’elle se répète plus tard. Je mise tout sur l’alternance que j’essaie d’avoir pour la rentrée de septembre. Grâce à quoi, je n’aurais plus à me préoccuper de la recherche de stage ou de prix. Je voulais une alternance depuis longtemps déjà, mais la situation fait que j’en ai besoin encore plus qu’avant !

Aristide Saadna, candidat aux concours d’entrée des écoles de journalisme, il suit la préparation « La Chance pour la diversité dans les médias » à Rennes

Nous avons passé une année à préparer les concours des écoles de journalisme qui sont plutôt égalitaires, mais nous serons jugés sur des dossiers qui se basent sur notre passé. Et nous ne sommes pas tous égaux sur le plan des stages, des expériences, des voyages. Pour ce qui est des stages, je n’en cherche pas actuellement, je pense que c’est vraiment compliqué d’en trouver dans le contexte actuel. Malgré la situation, j’ai toujours autant envie de devenir journaliste, je ne me vois pas exercer une autre profession. J’ai déjà tenté les écoles de journalisme et c’est la dernière année où je tente les concours. Et si je ne les ai pas je pars à l’étranger, en Amérique Centrale ou au Moyen-Orient histoire d’essayer de piger tout en m’améliorant en langues. Peut-être retenter Sciences Po et le Centre de formation des journalistes qui sont sur dossiers.

Marie, candidate aux concours d’entrée des écoles de journalisme, à Toulouse

Malgré la crise financière que subit la presse, je souhaite toujours devenir journaliste. Car de toute façon, lorsqu’on évoque ce projet, on nous renvoie toujours à la précarité du métier et aux difficultés de la presse. En quelque sorte, ça fait partie du projet, c’est comme ça, c’est inévitable. Je crois que notre génération, née dans le numérique, va participer à transformer la presse. On le voit déjà avec les écoles qui forment maintenant aux reportages sur smartphone, directement sur Twitter, Instagram, etc. À mon avis, cela nous donne l’opportunité de raccrocher les plus jeunes aux médias. Utiliser les réseaux sociaux directement pour diffuser l’actualité, c’est une façon de « casser » la diffusion des fake news, se réapproprier leur territoire. En tous cas, s’il y a bien une chose que la crise du coronavirus a démontrée, c’est l’importance des médias pour défaire les fake news.

Propos recueillis par Monique Castro

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