L’AJT-r a mené, courant février, une enquête sur les conditions de travail et de rémunération des journalistes pigistes de presse écrite (presse papier et Web). 42 personnes ont répondu à nos questions via un formulaire Web. Nous en publions ci-dessous le pdf de synthèse.
Nous en avons tiré de nombreux enseignements. À commencer par celui-ci : le revenu médian ne dépasse pas 1000 euros nets mensuels.
Une donnée à mettre en perspective avec une autre enquête. Dans un article du 15 janvier 2019, le journal Le Monde publiait - entre autres - les chiffres de l’observatoire des métiers de la presse sur les rémunérations des journalistes. Il s’agissait de répondre aux idées reçues véhiculées, à savoir notamment que « les journalistes sont tous riches ». Selon cette source, le revenu brut médian des pigistes Français de presse écrite est de 1853 euros mensuels. Or, notre enquête situe ce nombre à environ 1250 euros, 1000 euros nets pour être précis ! Autrement dit, 50% des journalistes pigistes qui ont répondu à notre enquête ont un revenu tiré du journalisme au plus égal à 1000 euros nets mensuels...
À souligner également : 45 % des pigistes répondants n’ont pas la carte de presse et 38,1% l’ont déjà eue.
Autres enseignements :
45 % des pigistes répondants n’ont pas la carte de presse et beaucoup l’ont
perdue
48% des répondants indiquent avoir eu des problèmes avec Pôle Emploi au
cours des cinq dernières années
Sur 32 répondants pigistes depuis au moins 5 ans, 6 (soit 18%) ont vu leurs
revenus de pige augmenter, 11 (34%) stabilisés, 15 (47%) diminuer
Les tarifs :
au feuillet : n’a pas évolué en 5 ans pour 71% des répondants, pour 7% il a
diminué, et pour 14% il a augmenté.
au forfait (paiement au format, à l’article, ...) : 71% stables, 12% en baisse
24% des pigistes (10 sur 42) de notre enquête facturent leur travail
Paiement à la fin du mois de rendu et acceptation des articles :
38% des répondants n’ont aucun employeurs qui paient à la fin du mois
de rendu et d’acceptation
36% des répondants ont une minorité d’employeurs qui respectent cette
règle
64% des répondants ont une minorité (40%) ou une majorité
d’employeurs (24%) qui paient à au moins deux mois
83% estiment passer beaucoup de temps à faire des propositions, 64% estiment ne pas rentabiliser ce temps