Pascal Pallas, rédacteur en chef de la “Voix du Midi Toulouse”, comparaît devant le tribunal correctionnel de Toulouse, le 19 janvier prochain à 14h. Pour rappel, notre confrère a été mis en examen pour “complicité de diffamation” par le juge Guichard pour avoir interviewé les époux Portheault, membres un temps du Front National à Saint-Alban et l’ayant quitté après avoir été victimes de propos racistes et xénophobes. Les deux ex-militants avaient témoigné de leurs mésaventures dans un interview réalisé par Pascal Pallas et paru dans la « Voix du Midi Toulouse »*.
Suite à cet article, le Front National a déposé une plainte pour diffamation contre les époux Portheault. Mais, alors que le FN n’avait pas porté plainte contre lui, Pascal Pallas a tout de même été poursuivi par le juge et mis en examen à titre personnel.
Cette procédure et une éventuelle condamnation signifient qu’un journaliste ne pourrait retranscrire ou diffuser les propos tenus par des citoyens ou des politiques sans courir le risque d’être mis en examen et d’être jugé. Si de telles pratiques venaient à se généraliser, cela signifierait une volonté d’empêcher les journalistes d’exercer leur métier.
La liberté de la presse est garantie en France par la loi du 29 juillet 1881 et la profession de journaliste est encadrée par divers codes de déontologie français et européens.
La démarche de mise en examen de notre confrère revêt une signification particulière dans les circonstances actuelles, où des millions de personnes ont pris conscience de l’importance de la défense de la liberté de la presse.
Nous ne pouvons imaginer que notre confrère soit condamné pour avoir simplement fait son métier. Pour celles et ceux qui le peuvent, l’audience se tient à la 6e chambre correctionnelle. Il est important que nous soyons présents, pour soutenir notre confrère, mais dans le silence afin de ne pas perturber l’audience, comme le demande l’avocat de Pascal.
L’AJT-MP renouvelle son soutien à Pascal Pallas et demande à l’ensemble des journalistes de demeurer vigilants et mobilisés et de manifester leur solidarité dans leurs médias et sur les réseaux sociaux.
Sy. B.