Six mois de prison avec sursis et 3 000 à 4 000 euros d’amende ont été requis contre Isabelle Cottenceau. La journaliste, réalisant un reportage sur « Les pratiques à risque des adolescents », avait filmé Benjamin, 17 ans, suspendu par deux crochets plantés dans la peau. Cette scène, tournée à Toulouse en 2006 pour le magazine « Zone interdite » de M6, a valu à Isabelle Cottenceau d’être poursuivie pour « complicité de violence volontaire avec arme et en réunion ». Le 24 mars dernier, devant le tribunal correctionnel de Toulouse, la journaliste a expliqué qu’elle n’était pas à l’initiative de cette morbide suspension. Cette affaire mérite que l’on s’interroge en tant que journaliste sur le bien-fondé de ce type de reportage, même si il peut paraître contestable qu’Isabelle Cottenceau soit poursuivie pénalement. En argumentant qu’il s’agit d’une information, d’un fait de société, filmer de telles pratiques (ou d’autres faits violents), est-ce les cautionner ? Le jugement sera rendu en délibéré le 12 mai.
B. V.